Dans un déni démocratique presque assumé, la motion Ettlin a été approuvée par le Conseil national ce mercredi 14 décembre, à deux voix près. Les conventions collectives de travail nationales de force obligatoire impliquant des salaires plus bas que les salaires minimums là où ils existent, seront vouées à primer sur ces derniers. Un salaire minimum a été accepté récemment en votation par la population du canton de Genève, il a également court à Neuchâtel, Bâle, dans le Jura et au Tessin.

Des travailleuses et des travailleurs de branches telles que le nettoyage ou encore l’hôtellerie-restauration pourront donc potentiellement subir des baisses massives de revenus. En cette période de renchérissement du coût de la vie, le clivage social est clair : les partis bourgeois n’hésitent pas à aller à l’encontre de la volonté populaire des cantons adoptant des lois plus avancées en matière de protection du travail, en plongeant une partie toujours plus importante de la population dans la précarité. Le salaire minimum a en effet fait ses preuves pour lutter contre cette dernière. Le premier canton à avoir introduit une telle mesure, celui de Neuchâtel le constate dans ses rapports annuels : le taux de recours à l’aide sociale est en baisse de 2017, année de l’introduction du salaire minimum cantonal.

Ce vote du parlement devra maintenant être concrétisé par le Conseil fédéral via un texte législatif, qui devra lui aussi obtenir l’approbation des Chambres fédérales. Puis, un référendum pourrait venir attaquer cette loi, qui porte atteinte à la compétence des cantons de légiférer sur leurs politiques sociales, de l’avis même du Tribunal fédéral. Les syndicats n’ont pas manqué de dénoncer un sabotage du partenariat social et une violation de la constitution.

réd