Le 31 mars, la Belgique a connu l’une des plus grandes grèves générales de la dernière décennie. Avec plus de 700 piquets de grève actifs et des secteurs entiers arrêtés, la grève a envoyé un message clair au gouvernement de coalition dirigé par Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez: la société est en colère contre la précarisation du travail et les coupes dans le système des pensions.
Un pays paralysé
Dès le début de la matinée, les principales industries du pays ont été paralysées. Les grandes entreprises métallurgiques comme Volvo, Sidmar et CNH, le secteur chimique et pharmaceutique à Anvers et Puurs, la logistique dans le port d’Anvers et FedEx à Liège, le commerce avec des chaînes comme Carrefour, Aldi ou IKEA et les transports publics comme les chemins de fer, De Lijn, TEC et STIB, ont connu un arrêt massif de leurs activités.
Les secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation et le service public ont été rejoints par des travailleurs de la santé, des enseignants, des agents pénitentiaires et des pompiers. Dans le domaine culturel, des rassemblements ont été organisés à Bruxelles et à Anvers, tandis que la jeunesse étudiante s’est également mobilisée dans des universités telles que l’ULB, la KULeuven et la VUB.
Motifs de la manifestation
Le déclencheur de la grève a été le durcissement des conditions d’obtention d’une pension décente. «Ils veulent nous priver de nos meilleures années en imposant un malus sur nos pensions», a dénoncé Ahmed, un travailleur du secteur chimique. Sa collègue Sophie ajoute: «Ils disent qu’il n’y a pas d’argent, mais ils trouvent de l’argent pour la guerre et les grandes entreprises. Ce n’est pas une question de moyens, mais de priorités».
Les manifestants ont également demandé le maintien des primes pour le travail de nuit et de week-end, l’amélioration du pouvoir d’achat et de réels investissements dans les services publics. La flexibilité du travail imposée par le gouvernement a également fait l’objet de critiques: «On nous demande de plus en plus, mais avec de moins en moins de droits», a déclaré un métallurgiste.
Un avenir de lutte
Loin d’être une action isolée, la journée de grève a servi de point de départ à un cycle de mobilisations qui se poursuivra dans les mois à venir. Le 29 avril, les syndicats ont appelé à une nouvelle journée d’action nationale, et le 1er mai s’annonce comme une journée clé de résistance sociale.
Le Parti du Travail de Belgique (PTB), qui a activement soutenu la grève, prévient que «si le pays est paralysé aujourd’hui, le printemps sera encore plus agité». Le message est clair : la lutte pour des conditions de vie et de travail décentes ne fait que commencer.