Différentes ONG lancent un Appel: « De l’Afrique du Sud au Congo, du Pérou, de la Colombie en passant par la Palestine : l’avidité de Glencore rime avec la mort »
Glencore est l’une des plus grandes sociétés minières au monde, extrayant du charbon, du cobalt, du cuivre, du pétrole brut et d’autres minéraux et métaux dans plus de 35 pays [1].
Loin de se préoccuper de la protection de l’environnement ou des droits humains, l’entreprise anglo-suisse est responsable de ravages colossaux et de violences généralisées telles que l’accaparement de terres, la pollution de l’air, du sol et de l’eau, le déplacement de populations de leurs terres, allant jusqu’à menacer directement leur existence [2, 3].
L’entreprise est soupsonnée d’avoir financé des paramilitaires pour la répression des syndicats et des mouvements qui contestent ses pratiques meurtrières [4-8] tout comme elle est soupsonnée d’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt et de cuivre de la RDC [9, 10]. De plus, Glencore fait l’objet d’accusations de corruption au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Brésil pour ses multiples opérations en RDC, au Nigeria, au Venezuela et dans d’autres pays [11-15], tandis qu’elle n’hésite pas à poursuivre les États qui tentent de mettre en œuvre des mesures de protection de l’environnement [16], alors qu’elle est responsable à elle seule d’environ 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre [17, 18].
Partout où Glencore creuse, l’entreprise laisse derrière elle la dévastation et la mort. Opérant principalement dans des pays déstabilisés du Sud Global, elle agit en toute impunité grâce à l’ordre mondial inégal entre le Nord et le Sud, ordre que l’entreprise promeut activement.
Outre son modèle d’extraction, Glencore alimente activement le génocide du peuple palestinien depuis plus d’un an et demi. Glencore est au cœur du commerce du charbon vers Israël, expédiant 1,5 million de tonnes de charbon [19] en 2023 depuis la Colombie, la Russie et l’Afrique du Sud, qui comptent parmi ses principaux fournisseurs. En 2023, le réseau électrique israélien dépendait du charbon pour 17,5 % de sa production [20], fournissant de l’électricité aux colonies illégales et aux infrastructures militaires d’Israël qui alimentent le génocide contre les Palestiniens. Au mépris total de l’appel des peuples en faveur de sanctions économiques, Glencore abuse des tribunaux d’arbitrage privés sur les investissement et de ses relations avec les gouvernements pour étouffer toutes les tentatives visant à suspendre légalement le commerce avec l’Etat génocidaire d’Israël.
Glencore est un exemple criant de la violence qui se cache derrière chaque transaction et processus d’extraction, de la façon dont notre système repose sur un ordre mondial néocolonial et impérialiste violent qui leur permet d’exploiter, de piller et de détruire encore et encore.
Les bénéfices de cette entreprise participent à notre vie quotidienne en Suisse, et notre qualité de vie ne peut se faire au détriment de celle des autres et de ces opérations destructrices. En tant que membre de la société civile suisse, il est de notre devoir moral et de notre responsabilité d’agir contre Glencore, de nous organiser pour lutter pour la justice et les réparations et mettre fin à ces politiques et économies de la mort.
Rejoignez-nous dans cette lutte contre l’impunité des multinationales telles que Glencore, rejoignez la mobilisation pour la Journée mondiale d’action contre Glencore à Zoug, devant leur Assemblée Générale Annuelle le 28 mai 2025, de 11h à 13h30 !
[1] https://www.glencore.com/world-map
[2] https://multiwatch.ch/content/uploads/2017/10/mw-buch-milliarden-mit-rohstoffen-en.pdf
[4] https://www.kolko.net/aktuelles/glencore-a-critical-fact-sheet/
[5] https://colombiareports.com/mining-companies-financed-paramilitaries-colombia-report/
[8] https://www.ituc-csi.org/glencore-en
Note : En outre, un rapport d’Amnesty International publié en 2016 fait état d’un travail dangereux des enfants dans les mines de cobalt de la RDC, où des enfants âgés de sept ans seulement travaillent dans des conditions périlleuses. Bien que Glencore ait déclaré ne pas tolérer le travail des enfants et ne pas acheter de cobalt ou de cuivre provenant de mines artisanales, la complexité des chaînes d’approvisionnement dans la région fait qu’il est difficile de s’en assurer.
Note: Glencore a admis avoir versé des pots-de-vin et des actes de corruption dans de nombreux pays, notamment en République démocratique du Congo (RDC), au Nigéria, au Venezuela, au Brésil et dans plusieurs pays d’Afrique. Entre 2007 et 2018, l’entreprise et ses filiales ont versé plus de 100 millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir un accès préférentiel à des contrats pétroliers et miniers. Ces paiements illicites ont été effectués par le biais d’intermédiaires et d’accords de consultation fictifs, impliquant souvent des responsables gouvernementaux de haut niveau. Rien qu’en RDC, Glencore a admis avoir versé environ 27,5 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires pour obtenir des avantages commerciaux indus.
(Glencore a été condamné à payer 152 millions de dollars pour résoudre l’enquête suisse sur les pots-de-vin : https://www.ft.com/content/b3f5a10c-d44c-4d00-aff5-3649e15f152b)
[11] https://www.bbc.com/news/business-61567403
[12] https://www.bbc.com/news/business-63858295
[13] https://www.bbc.com/news/business-61857005
Note : En 2022, Glencore a plaidé coupable de plusieurs chefs d’accusation de corruption et de manipulation de marché aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil, ce qui lui a valu plus de 1,5 milliard de dollars d’amendes et de pénalités. Le Serious Fraud Office (SFO) du Royaume-Uni a découvert que Glencore avait versé plus de 25 millions de dollars de pots-de-vin dans cinq pays africains, dont le Nigeria, le Cameroun et la Côte d’Ivoire, pour obtenir des contrats pétroliers.
[16] https://www.alliancesud.ch/en/glencore-sues-colombia-over-cerrejon-mine
Remarque : Glencore a intenté des actions en justice contre des États qui ont mis en place des mesures de protection de l’environnement ayant un impact sur ses activités. Un exemple notable est le procès intenté par Glencore contre le gouvernement colombien. En 2017, la Cour constitutionnelle colombienne s’est prononcée contre le détournement de la rivière Arroyo Bruno, une décision visant à sauvegarder les droits des communautés indigènes et l’environnement. En réponse, Glencore a déposé une plainte auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), affirmant que la décision du tribunal violait l’accord de protection des investissements conclu entre la Colombie et la Suisse.
Note : Les activités de Glencore ont un impact significatif sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Selon un rapport publié en 2022 par l’Australasian Centre for Corporate Responsibility (ACCR), les émissions annuelles de Glencore s’élèvent à environ 280 millions de tonnes d’équivalent CO₂, ce qui représente environ 0,6 % du total des émissions mondiales. Le charbon représente notamment 90 % de ces émissions. En 2023, Glencore a déclaré des émissions totales de 432,8 millions de tonnes d’équivalent CO₂, englobant les émissions des champs d’application 1, 2 et 3.
[19] Données pour 2023 (1er janvier – 31 décembre) et 2023-24 (8 octobre – 20 mai) collectées auprès du terminal Kpler.
[20] Données sur la consommation d’électricité d’Israël provenant de Ember’s Electricity Data Explorer tool https://ember-energy.org/data/electricity-data-explorer/
