Avant cela, il avait vécu sept ans reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres, dont il fut expulsé à la suite d’un changement de gouvernement à Quito. Assez, c’est assez ! Et la volonté récente de la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel d’extrader le lanceur d’alerte et journaliste vers les Etats-Unis, où il risque jusqu’ à 175 ans de prison, est complètement indécente et inhumaine. Dans le « pays de la liberté et de la démocratie », il ne fait pas bon de révéler l’envers du décor et Julian Assange est poursuivi en vertu d’une loi sur l’espionnage de 1917 (17 des 18 chefs d’inculpation s’y réfèrent) complètement obsolète.
Un recours contre la dernière décision anglaise a été déposé. Condamner celui qui, au nom de la transparence démocratique et de la liberté de la presse, a révélé des informations d’un intérêt public majeur ne peut qu’inciter les autres gouvernements de par le monde à renforcer la répression contre les journalistes. Et ils ne s’en privent pas. Le 8 juin, la police du sultan Erdogan a arrêté vingt journalistes kurdes à Diyarbakır. Une semaine plus tard, seize d’entre elles et eux étaient jetés en prison. En Suisse, qui est tombée de la 10e à la 14e place dans le dernier classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, le système des mesures provisionnelles ou la loi sur les banques qui punit la transmission ou la divulgation de données bancaires normalement non accessibles menacent aussi l’information.
Trop, c’est trop. Mi-juin, un Appel de Genève pour libérer Julian Assange a été lancé, qui demande que les charges pesant contre lui soient abandonnées et que des Etats comme la Suisse assurent un territoire de refuge où il puisse se mettre à l’abri de toute nouvelle poursuite. Il est l’heure d’en finir avec cette sinistre plaisanterie, qui n’a que trop duré.
Pétition suisse sur : https ://bit.ly/3nqXsMA