Les maçons approuvent le résultat des négociations

Edito • Retour sur la signature de la CCT de la construction. (Par Leonardo Schmid, Syndicaliste, membre du  comité directeur du PST-POP)

Le 10 décembre dernier, les syndicats réunis en assemblée ont accepté la nouvelle Convention collective de travail du secteur de la construction après plusieurs mois de lutte (voir nos numéros de cet automne). Or, le résultat des négociations n’est pas en phase avec la revendication de départ, notamment en ce qui concerne la réduction du temps de travail. Rien ne sert d’attaquer les syndicats par rapport à ce résultat. C’est sur la capacité de lutte qu’il faut faire une autocritique.

Si les patrons approuvent l’accord le 13 janvier 2023 lors de leur assemblée générale, le renouvellement de la Convention nationale du bâtiment sera acté. Pour la majorité des délégués syndicaux, il s’agit d’un match nul où chaque partie a fait des concessions : les patrons sur les salaires, les ouvriers sur la flexibilité des horaires. Mieux vaut gagner un point chacun que tout perdre aux tirs au but.
Dans ce combat, la jeunesse des syndicats a fait entendre sa voix. Selon elle, il aurait fallu mener une campagne plus offensive et insister davantage sur les revendications ouvrières plutôt que se positionner seulement en opposition aux desiderata des patrons. Dans le bâtiment, on travaille beaucoup, parfois 10 heures par jour. Un compromis à la baisse sur les heures en échange de 150 francs brut par mois n’est donc clairement pas satisfaisant.

Le résultat est encore plus frustrant dans les régions comme Genève, Vaud, Neuchâtel et le Tessin, où les grèves ont été massives. « A quoi bon donc approuver l’accord ? », peuvent se demander certains. La réponse vient de la base : les assemblées syndicales ont approuvé l’accord à une très large majorité. Les délégués sont conscients que le résultat des négociations est le fruit d’un rapport de force construit par la mobilisation et qu’actuellement, surtout en Suisse alémanique, ce rapport de force est défavorable aux travailleuses et travailleurs.
En Suisse, seuls les maçons font grève à chaque renouvellement de convention collective, mais pas partout. Il est impératif d’élargir la capacité de mobilisation à d’autres secteurs et de renforcer celle des chantiers sur tout le territoire national. Le PST-POP est là pour ça. Nous avons soutenu les travailleurs de la construction lors de chaque mobilisation cette année, et nous sommes fiers de l’avoir fait. Renforçons ensemble toutes les luttes ouvrières.