Fortes motivations pour changer la Suisse

Suisse • D’habitude, on y voit le Conseil fédéral. C’est au Centre de presse du Palais fédéral, que le Parti suisse du travail (PST-POP) présentait à la mi‑septembre son programme électoral pour les élections nationales.

Le PST-POP a présenté à Berne quelques uns de ses 79 candidate.e.s. aux fédérales. (JDr)

Nous défendons une participation politique de notre parti à tous les échelons où nous pouvons faire évoluer la situation sociale et environnementale de la Suisse », justifie l’élu au Conseil national, Denis de la Reussille, accompagné de représentants des six sections qui présenteront des candidatures. « Les salaires stagnent, les primes des caisses maladies explosent, la paupérisation d’une partie de la population est une réalité. Un changement est indispensable », martèle l’élu neuchâtelois.

Avec 79 candidates et candidats pour le Conseil national et 7 pour le Conseil des Etats, le parti défend un programme varié, avec un fil rouge : le capitalisme est un mode de production destructeur dont les dangers ne peuvent être contrés que par une politique par et pour les travailleurs et travailleuses aujourd’hui sous-représentés au Parlement.

«Les revendications comme l’égalité salariale femmes/hommes ou la baisse du temps de travail que j’ai portées dans la rue pendant 55 ans ne sont toujours pas satisfaites », observe Bea Camara, candidate sur les listes zurichoises. « Elles doivent maintenant être soumises au Parlement. Nous devons offrir une résistance face au démantèlement social ».

Exiger une solidarité intergénérationnelle et une vie digne pour tous est indiscutable pour le PST-POP. « Des retraites suffisantes garanties à toutes et à tous, voilà un droit humain fondamental. Il ne peut être assuré que dans le cadre d’une assurance vieillesse solidaire, où ceux qui ont davantage contribuent davantage. Nous proposons aussi une intégration du 2ème pilier dans le premier, avec comme objectif une rente de 4’000 francs pour toutes et tous », argumente ainsi le Valaisan Jean-Marie Meilland.

« Nous acceptons le principe d’une armée de milice strictement défensive. Le parti ne veut pas d’intervention pour le maintien de l’ordre intérieur, pas de soldats aux frontières contre les migrants, pas de participation à des projets pour une armée européenne. […] Étant contre une armée d’intervention, le PST-POP est aussi contre un rapprochement avec l’OTAN, contre l’exportation d’armes et contre leur réexportation. Tous les réfugiés et sans papiers en attente d’une décision doivent être logés dignement », déclare ainsi la candidate genevoise Hélène Ecuyer. « Nous sommes pour un véritable droit d’asile, l’abolition du permis F et la légalisation des sans-papiers », déclare-elle.

La Suisse doit faire plus en matière de protection du climat. Zakaria Dridi, en lice pour les élections dans le canton de Vaud, explique : « Il faut des changements sociaux et économiques. La crise climatique n’est pas une simple conséquence de l’activité humaine indistincte, mais le résultat direct d’un système capitaliste qui privilégie le profit au détriment de la préservation de notre planète. […] On rejette le capitalisme vert promu par les multinationales. Celles-ci doivent être tenues responsables de leurs actions destructrices. Notre programme vise à gérer nos ressources naturelles de manière durable, planifiée et solidaire », assure-t-il.

Pour finir, le co-président du parti, Alexander Eniline, est revenu sur la question des relations entre Suisse et Europe. « L’UE est une construction fondamentalement technocratique, néolibérale, au service des grandes entreprises et des lobbys privés. Nous sommes opposés à une adhésion. La voie bilatérale actuelle veut adapter le droit suisse à ce qu’on appelle l’acquis communautaire profitable au marché. Nous défendons des accords de coopération dans un sens social de protectionnisme solidaire », a-t-il souligné, tout en rappelant que le budget total de la campagne nationale sera en dessous des 80’000 francs.