La hausse moyenne des primes maladie de 8,7 % pour 2024 annoncée à Berne par Alain Berset le mardi 26 septembre a du mal à passer. A Genève, une dizaine de militants de la coalition Ensemble à Gauche se sont réunis pour une action devant l’agence du Groupe Mutuel située à la rue du Mont-Blanc. « Un changement de paradigme est nécessaire pour sortir de cette situation : l’instauration d’une caisse unique avec des primes en fonction du revenu ! Cela permettrait alors d’inscrire véritablement la santé comme un bien commun intangible et accessible pour tous et toutes », estime Marie Leblanc-Rigal, candidate aux fédérales.
«En plus des montants exorbitants de es primes, elles ne prennent pas en charge toute une série de prestations essentielles telles que les frais de santé sexuelle et reproductive, les soins dentaires ou ophtalmologiques. En cela, elle précarise une partie importante de la population », a relevé une autre candidate, Jessica Pini. Enfin, Guillaume Thion a dénoncé le scandale des entreprises pharmaceutiques « qui se permettent de jouer avec la santé des patients en privilégiant des bénéfices astronomiques en vendant au prix fort des médicaments sans aucun contrôle du politique à ce sujet ». A Lausanne et Neuchâtel, des rassemblements ont eu lieu en réaction à l’annonce, avec notamment comme slogans : « Notre santé n’est pas une marchandise ». Le mouvement doit s’amplifier !
Primes à 10 % du revenu mal parties
«En refusant l’initiative et en y opposant un contre-projet vide de toute substance, le PLR, l’UDC et le Centre font comme si le problème des primes était négligeable », a dénoncé Pierre-Yves Maillard, conseiller national socialiste (VD). Durant la session d’automne (qui se terminait le 29 septembre), les chambres devaient approuver selon toute vraisemblance un contre-projet indirect largement insuffisant à l’initiative socialiste proposant de limiter les primes à 10 % du revenu.
Alors que le texte socialiste aurait permis une augmentation de 3,7 milliards de francs des réductions de primes, le contre-projet ne propose que 360 millions, soit moins de 1 % du montant total des primes. Le Conseil national avait précédemment exprimé son soutien à un contre-projet un peu plus efficace, mais le Conseil des Etats l’a considérablement affaibli lors de son examen. « Nous avons tendu la main pour un contre-projet substantiel, mais la version insatisfaisante retenue ne nous permet pas de retirer notre initiative. Si la majorité bourgeoise du Parlement continue d’ignorer la préoccupation principale de la population, celle-ci pourra prendre parti pour des primes abordables directement dans les urnes », relevait le PSS, avant le vote final.