Une inutile accélération routière

Suisse • Un référendum est lancé contre le projet d'extension des autoroutes.

«Le projet d’élargissement de l’autoroute entre Genève et Nyon à 6 pistes est totalement en contradiction avec toute la planification actuelle dans la région. Cela va créer du trafic induit: or, ni Genève ni Nyon, ni Lausanne ne peuvent accueillir davantage de voitures!», estime Thibault Schneeberger, coordinateur actif-trafiC Romandie. Le 29 septembre, le conseil des Etats a en effet décider d’approuver, après le Conseil national en été, un crédit de 5,3 milliards dans l’aménagement des autoroutes suisses pour les années 2024 à 2027. Quelque 4 milliards de francs étaient demandés pour cinq projets alémaniques. Le tronçon Wankdorf-Schönbühl (BE) doit être élargi à huit voies, contre six actuellement. Le tronçon de Schönbühl-Kirchberg (BE) doit lui passer de quatre à six voies. Les tunnels du Rosenberg (SG), du Rhin (BS/BL) et de Fäsenstaub (SH) doivent quant à eux être dédoublés. Les députés ont aussi d’inclure l’extension des voies de l’axe Le Vengeron – Coppet – Nyon. Le reste du montant sera dédié à la réfection et à l’entretien des routes nationales et à l’aménagement du trafic dans les agglomérations.

35 milliards prévus à terme

Durant les débats, la gauche et le PVL sont bien essayé de monter au créneau, mais en vain. Ils ont rappelé que le trafic routier est responsable de 37% des émissions de CO2 en Suisse ou proposé d’encourager plutôt l’usage des trains et des bus, mais rien n’y a fait.

Face à ce déni, l’association Actif-trafic a annoncé le lancement d’un référendum avec différentes organisations partenaires, a promis Franziska Ryser, coprésidente de l’association. «Les 5,3 milliards ne sont qu’un début. Au cours des prochaines décennies, un total de 35 milliards sera gaspillé pour l’extension des autoroutes: une catastrophe pour la politique climatique suisse, mais aussi pour la nature et l’aménagement du territoire», estime l’association.