Les «Omnishambles» au Royaume-Uni

Royaume-Uni • Des années de gouvernement de droite ont mis le Royaume-Uni à genoux, crise après crise. Les journaux britanniques ont inventé un nouveau mot pour décrire la situation: «Omnishambles», qui désigne une situation, en particulier en politique, dans laquelle un mauvais jugement entraîne le désordre ou le chaos, avec des conséquences potentiellement désastreuses. (Par Andy Snoody)

De nombreux travailleurs ont le sentiment de vivre dans un État où rien ne fonctionne comme prévu et où il y a peu de chances que les choses s’améliorent. En 2024, des élections générales seront organisées au Royaume-Uni. Elles pourront avoir lieu au moment choisi par le gouvernement et devraient se dérouler au printemps ou à l’automne.

Il est difficile d’énumérer les nombreux problèmes causés par le gouvernement conservateur, mais en voici quelques uns : aucun bénéfice du BREXIT mais beaucoup de coûts supplémentaires; des compagnies privées de distribution d’eau qui pompent des eaux usées brutes dans les rivières et les lacs tout en versant des milliards de dividendes à leurs actionnaires; des grèves régulières de médecins, de cheminots et d’autres travailleurs du secteur public; des niveaux d’inflation record et des taux d’intérêt les plus élevés depuis des années, le doublement du coût de l’électricité, du gaz et du pétrole, une crise du logement avec pratiquement aucun logement social disponible, des prisons à bout de souffle et une pénurie de personnel de santé, d’aide à domicile, de policiers et de travailleurs dans de nombreux autres secteurs mal rémunérés. Dans le même temps, le nombre de migrants légaux et de demandeurs d’asile a atteint des niveaux record.
En Écosse, le soutien à l’indépendance reste de l’ordre de 50 % malgré la perte de soutien du parti au pouvoir, le Scottish National Party (centre gauche). En Irlande du Nord, le Sinn Fein étant devenu le plus grand parti lors des élections de mai 2022, le parti unioniste a décidé de boycotter le parlement.

Tout cela fait suite au «Partygate», lorsqu’il a été démontré que le gouvernement avait organisé de nombreuses soirées dans le 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre, alors que tout le monde avait respecté les restrictions imposées lors de la pandémie covid.

Les conservateurs ont tenté de regagner du soutien en changeant de leader, quatre au cours des trois dernières années. Rishi Sunak, l’actuel leader et Premier ministre, a mis l’accent sur les questions culturelles et environnementales. Il a accordé de nouvelles licences de forage pétrolier et annoncé l’ouverture de la première mine de charbon en profondeur, dix ans après la fermeture de la dernière. Le gouvernement conservateur a également réduit d’autres engagements environnementaux, en déclarant son soutien aux propriétaires de voitures, en s’opposant aux pistes cyclables et aux voies de bus et en réduisant les investissements dans les transports publics, notamment en annulant la liaison ferroviaire à grande vitesse vers Manchester, bien qu’il ait déjà dépensé 2,2 milliards livres pour la section de Manchester du projet. Ils ont également commencé à utiliser une rhétorique anti-migrants de type UDC alors qu’ils disposent du gouvernement le plus mixte de l’histoire du Royaume-Uni. Ils ont même ordonné le retrait des dessins animés du centre pour enfants migrants afin de le rendre moins accueillant.

Comment le Labour parti a-t-il réagi? Suite à la démission de Jeremy Corbyn en 2020, Keir Starmer a été élu par les membres du parti sur la base d’un programme de gauche qui comprenait l’imposition des riches, l’action contre l’urgence climatique, le soutien à la paix et aux droits de l’homme et la nationalisation des chemins de fer, des services postaux, des industries de l’énergie et de l’eau. Il a ensuite abandonné tous ces engagements, expulsé l’ancien dirigeant Jeremey Corbyn ainsi que des milliers de membres de gauche pour des délits aussi mineurs que le fait d’aimer un message sur un média social. Le parti a vu 50000 autres membres démissionner et s’est assuré qu’aucun membre de la gauche du parti ne soit sélectionné comme candidat en 2024.
La gauche de la gauche reste divisée et insignifiante sur le plan électoral, car le système électoral britannique exige que vous obteniez le plus grand nombre de voix dans une circonscription pour être élu, ce qui est une tâche presque impossible pour un petit parti.

Tous les experts prédisent une victoire du parti Labour aux prochaines élections, non pas parce que le parti Labour de Starmer suscite l’enthousiasme, mais parce qu’il est totalement dégoûté par l’Omnishambles qu’est le parti conservatieur.
Les syndicats restent le seul espoir réaliste pour la classe ouvrière d’obtenir des améliorations salariales et de forcer le futur gouvernement Labour de Starmer à mettre en œuvre des politiques qui bénéficieront à la classe populaire.