Lutter autrement dans un contexte plus défavorable

Edito • Les élections fédérales du 22 octobre eprésentent un triste jour, une défaite historique pour les forces de progrès, un triomphe de la pire réaction, le début d’années encore plus difficiles pour les classes populaires.

Inutile de nier l’indéniable : les élections fédérales du 22 octobre 2023 représentent un triste jour, une défaite historique pour les forces de progrès, un triomphe de la pire réaction, le début d’années encore plus difficiles pour les classes populaires, encore plus défavorables pour la justice sociale et climatique.

Le grand vainqueur du jour est l’UDC, au terme d’une campagne ouvertement d’extrême-droite, quasiment fascisante. Si le PS se renforce légèrement (qu’il fût de gauche n’est en revanche pas toujours évident du fait des agissements de sa députation à l’Assemblée fédérale, sans parler du Conseil fédéral), les Verts et les Verts’libéraux reculent. Or quoi que l’on puisse penser de ces deux derniers partis, ce résultat montre hélas qu’à la vague néolibérale retombée depuis un moment succède une vague réactionnaire, avec une thématique antisociale, répressive, xénophobe et climatosceptique. On ne peut en attendre que le pire.

C’est malheureusement aussi un échec pour le PST-POP, qu’il faut reconnaître. Hormis à Neuchâtel, les différentes listes du parti ont toutes fait des scores très bas. D’autres listes de gauche radicale dans différents cantons ont réalisé des scores d’un ordre de grandeur similaire. L’échec est généralisé, malgré toute une gamme de tactiques employées distinctes et des contextes locaux différents. Le problème est manifestement plus large que nos stratégies électorales

Hélas, bien que le résultat de la liste du POP eût été bon, il n’a pas suffi pour permettre la réélection de Denis de la Reussille au Conseil national. Certes, ce siège tenait à peu de choses et était difficile à conserver ; il n’y a que quatre sièges en jeu au Conseil national sur Neuchâtel. Mais par-là, le PST-POP perd son unique siège au parlement fédéral, et la tribune qu’il offrait pour ses luttes, pour y faire entendre un autre discours. L’engagement constant de Denis de la Reussille doit être salué.
Nous devons prendre acte du fait que nous devrons continuer la lutte dans des conditions devenues plus défavorables encore. Il n’y a malheureusement pas de solutions simples ni rapides pour y remédier. Et pourtant, nos luttes, notre perspective d’un changement de société n’a jamais été aussi indispensable ni aussi urgente. Nous devrons toutefois apprendre à lutter et à reconstruire notre Parti autrement, autrement que par le parlementarisme, qui après tout n’est pas un objectif en soi, mais une tactique possible au service de notre stratégie ; une stratégie qu’il s’agit précisément de refonder, en sortant de routines contre-productives, pour pouvoir un jour changer ce pays.