Le 29 janvier, le comité genevois regroupant syndicats et partis dont le PdT ont lancé leur campagne pour les votations du 3 mars. Pour les forces en présence, cette revalorisation de l’AVS est une évidence. «15,9% des retraité.es genevois.es sont en situation de pauvreté alors que de nombreux autres notamment d’origine étrangère sont obigé.es de quitter la Suisse pour vivre», a expliqué René-Simon Meyer, représentant de l’AVIVO Genève. De plus, 12,52% des bénéficiaires de rentes AVS ont besoin de prestations complémentaires de l’Etat pour joindre les deux bouts.
Le système de retraite actuel ne respecte même pas les obligations constitutionnelles, le premier pilier devant couvrir les besoins vitaux, le deuxième pilier, maintenir le niveau de vie habituel de manière appropriée. «Pour la moitié des retraité.es, les rentes AVS et 2e pilier sont inférieures aux minima sociaux», explique Jocelyne Haller, ancienne député d’Ensemble à Gauche et membre d’Unia.
Du fait de l’inflation, une treizième rente couvrirait tout juste la hausse constante du coût de la vie depuis 2021 qui équivaut à la perte d’un mois de rente. «Je gagne environ 1600 francs de rente par mois et je ne peux pas faire face aux imprévus. Une 13e rente me donnerait un peu d’air car aujourd’hui je me démène tant bien que mal pour m’en sortir», a expliqué Sergio Prat, retraité et conseiller municipal socialiste à Onex.
Le comité a aussi dénoncé l’initiative des jeunes PLR proposant une augmentation de l’âge de la retraite pour tous et toutes à 66 ans et son adaptation régulière à l’augmentation de l’espérance de vie.
«Qui peut se le permettre, prend déjà sa retraite avant l’heure. Seuls les hauts revenus peuvent s’offrir une retraite anticipée. Les simples employé.es, les caissier.ères ou les coiffeur.euses devront travailler, chômer ou se retrouver à l’aide sociale jusqu’à 66 ans et plus. Hausser l’âge de la retraite revient aussi à retarder l’entrée des jeunes sur le marché du travail», a dénoncé le comité.
Thérèse Thévenaz du collectif grève féministe a aussi rappelé le travail social bénévole effectué chaque année par les retraité.es. «En 2020, les grands-mères ont gardé des petits enfants, permettant une économie de 5,68 milliards pour les collectivités publiques» a-t-elle précisé. Pour toutes ces raisons, le comité considère que «retarder l’âge de la retraite est un non-sens absolu compte tenu de la réalité du marché de l’emploi et de la dégradation des conditions de travail de la majorité des travailleur.euses».