Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine, s’est éteint dans la fin du mois de janvier 1924. 100 ans plus tard, qu’avons-nous à tirer de ses écrits et son action politique ? Est-il, comme le bloc dominant le présente, un tyran sanguinaire qui ouvrit la voie à une forme de terreur et de totalitarisme ? Sa production intellectuelle est-elle désuète, inutile pour comprendre et changer le monde d’aujourd’hui ? Autant de questions qui peuvent traverser les esprits aujourd’hui. A maints égards, la pensée de Lénine reste pourtant fondamentale dans la compréhension des enjeux actuels.
Premièrement, il n’est pas inutile de rappeler que l’élément central qui a porté les bolcheviques au pouvoir en 1917 et qui le distinguait de manière significative des autres courants politiques apparentés, c’est le refus de la guerre. Est-ce bien différent aujourd’hui ? Hormis le silence assourdissant et révélateur de la sociale-démocratie européenne sur le génocide en cours à Gaza, nous assistons à un moment politique particulier, où le président français Emmanuel Macron ne ferme pas la porte à une entrée en guerre active de la France contre la Russie. Les socialistes français, représentés aux élections européennes par le très atlantiste et belliqueux Raphaël Glucksmann, soutiennent objectivement cette position. Opinion curieusement partagée par une partie de l’extrême-gauche, pourtant déjà favorable à l’envoi d’armes et à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, qui semble vouloir ne pas s’arrêter en si bon chemin et pousser plus loin encore son tropisme étasunien dans ce conflit. La voie de la paix et de la discussion se retrouve donc passablement étouffée, discrète et esseulée dans cet océan belliciste bien inquiétant.
Doubles invités
A l’heure où le mouvementisme est la forme d’organisation à la mode en Europe occidentale, il n’est pas inintéressant de mentionner les contributions de Lénine aux débats sur la forme que devait prendre le parti bolchévique. Il y défendait, en résumé, la nécessité d’un parti d’avant-garde, ancré parmi les couches populaires, uni dans son action, tout en élargissant au maximum les possibilités de participation démocratique, de débats, au sein du parti.
Un siècle plus tard, ces enjeux demeurent clé et méritent, pour les militantes et militants des organisations du mouvement ouvrier, discussions et réflexions. C’est ce que nous ferons lors de l’événement du 4 mai (voir affiche), où nous aurons notamment la chance d’accueillir Florian Gulli, philosophe français co-auteur d’Introduction à la pensée de Lénine et Adrian Thomas, historien du mouvement ouvrier, membre du Parti du Travail de Belgique. Nous évoquerons également, avec des invités culturels et des militantes et militants du PST-POP, le passage et les actions de Lénine en Suisse, son empreinte sur nos combats actuels et passés.
Le programme complet sera dévoilé dans les prochains jours sur www.popvaud.ch.