Occupations en cascade des universités

Vaud • Depuis le 2 mai, des étudiant·e·s de l’UNIL, occupent le hall de géopolis de l’Université de Lausanne pour exiger un boycott académique des institutions israéliennes ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat et permanent sur tout le territoire palestinien. (par Kostia Jaboyedoff et réd.)

La mobilisation pour la Palestine sur le campus lausannois ne faiblit pas. (Kostia Jaboyedoff)

Lundi 6 mai à 18 heures, ce ne sont pas moins d’un millier d’étudiants, d’étudiantes et de sympathisants qui se sont retrouvés dans le hall du bâtiment Géopolis de l’université de Lausanne afin de suivre les négociations avec le recteur. Le rendez-vous avait été donné le jeudi de la semaine précédente, première journée d’une occupation des lieux en soutien à la Palestine.

Cette occupation, qui s’inscrit dans un mouvement de mobilisation internationale des étudiants, avait exprimé des demandes très précises: l’arrêt des collaborations avec toutes les institutions israéliennes, un soutien actif aux étudiants et chercheurs palestiniens et une prise de position claire de l’université. Elle demande aussi un cessez-le-feu immédiat et permanent dans tout le territoire palestinien, ainsi que l’accès facilité à l’aide humanitaire et le rétablissement immédiat des financements de l’UNRWA.

Dans un communiqué, le collectif des étudiants soulignait l’implication des instituts publics d’enseignement dans la politique d’Israël. «Loin d’être des bastions de démocratie et de pensée critique, ces institutions entretiennent des liens étroits, souvent financiers, avec l’armée d’occupation. Leur complicité est évidente, notamment car des recherches sont délibérément orientées vers l’industrie de l’armement, donnant lieu à des résultats tels que des véhicules autonomes conçus pour détruire des foyers en Cisjordanie ou des technologies d’intelligence artificielle au service des opérations militaires oppressives. Des universités ont produit en outre des études portant sur la “question démographique et sécuritaire” palestinienne, dont on devine aisément qu’elle conduit à des politiques répressives et violente envers le peuple palestinien», accusait-il.

Le recteur de l’université, Frédéric Herman, s’est présenté dès le début de la présence des étudiants jeudi, et semblait ouvert à la discussion. Il avait assuré que les occupants pouvaient rester jusqu’au lundi 6 mai, et proposait une nouvelle rencontre le jour venu.

Malheureusement, la direction a préféré faire faux bond et ne pas rencontrer la délégation d’étudiants, d’assistants et de professeurs qui l’attendait au centre de la foule, réunie pour l’occasion. Les raisons de cette absence sont encore peu claires, et l’incompréhension des occupants s’est fait ressentir dans les slogans: «Herman, t’es où?» a donc résonné pendant de longues minutes dans les couloirs de Géopolis. Un communiqué écrit de la part de la direction a été ensuite transmis aux étudiants sur place, leur intimant de quitter les lieux au plus vite, sans délai. Difficile à digérer pour les militants, qui font face à un mépris et une fermeture à la négociation très clairement affichés par le rectorat. L’occupation pacifique continue de façon diurne, depuis que le collectif à accepter de lever le camp durant le nuit.

A noter que ce mardi 7 mai, la Coordination étudiante Palestine – Université de Genève (CEP-UniGe) a décidé d’occuper le hall d’UniMail à Genève et de soumettre une lettre au rectorat pour demander une prise de position claire «sur le génocide perpétré à Gaza et sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat ainsi qu’un arrêt immédiat des liens entre l’Université de Genève et les universités israéliennes».

Infos complémentaires sur https://www.youtube.com/@OccupUnilPalestin

et www.renverse.co