Une association pro-israélienne scrute la Suisse

Suisse • L'association Suisse-Israël, sise à Zurich et créée en 1957, propose à ses membres et sympathisants d'«observer systématiquement» des associations, institutions ou médias critiques de la politique d'Israël.

Vous cherchez du boulot? L’association Suisse-Israël propose à ses supporters d’«observer systématiquement le camp adverse» contre rémunération forfaitaire. Dans un mail que nous avons pu consulter, ce lobby, qui, par ailleurs, souhaiterait que l’«aide suisse à la Palestine» (l’association déniant la dénomination d’un tel territoire) ne passe plus par l’UNRWA, entend mettre en place un monitoring élargi en Suisse. «Il existe ici plus d’institutions que nous ne le savons qui se déclarent solidaires de la « Palestine », bien que le conflit au Proche-Orient n’ait souvent rien à voir avec leur but et leurs tâches. Souvent, la soi-disant « solidarité » a une connotation antisémite», estime-t-elle.

Sans surprise, elle vise en premier lieu l’association Suisse-Palestine, le Collectif Urgence Palestine (CUP) ou le groupe parlementaire Suisse-Palestine, dont le socialiste Carlo Sommaruga est membre.

Mais pas seulement, l’opération est plus large. Elle englobe aussi des médias, la SSR est ainsi nommée et des universités. «Toutes, en particulier Bâle, Berne, Neuchâtel, Genève. De même que les Hautes écoles spécialisées (thèse du postcolonialisme)», précise l’organisation.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin? La coalition d’associations d’entraide Alliance Sud, Amnesty international Suisse, Médecins du monde Neuchâtel piloté par le popiste Nago Humbert, le CICR, les églises, les milieux culturels (notamment la Cinémathèque) et même l’administration fédérale «en particulier certaines parties du DFAE (DDC) et du DFI et le Fonds national» sont soupçonnées d’avoir un parti-pris favorable à la Palestine.

Veille informationnelle ou infiltration?  Contactée, l’association refuse le terme d’espionnage. «Par « observation » systématique, et non « surveillance », on entend toutes les informations accessibles au public de ces organisations et institutions qui s’engagent dans le conflit Israël/Palestine. Nous pratiquons ce type de monitoring depuis longtemps, mais comme de nouveaux acteurs apparaissent chaque jour, nous devons renforcer notre petit bureau», précise Walter L. Blum, responsable de l’organisation.