Une cure d’austérité pour les charges de fonctionnement et engagements à l’Etat en cas de déficit budgétaire. Tel est la teneur des deux modifications législatives, soutenues par le PLR, qui ont été adoptées au Grand Conseil le 24 février dans le cadre de la Loi sur la gestion administrative et financière de l’Etat (LGAF). Un changement que rejettent la gauche et les syndicats, qui viennent de lancer un référendum contre ces «lois-corsets». «Pour faire passer son projet de baisse fiscale (approuvée par le peuple en novembre, ndlr), la droite prétendait qu’il n’y aurait aucune diminution des prestations de l’Etat… Et voilà qu’elle fait voter par le parlement des lois visant à limiter drastiquement la marge de manœuvre budgétaire du parlement et à le contraindre à réduire les prestations dont nous bénéficions», dénoncent ces forces, qui regroupent les syndicats SIT, SSP ou Cartel intersyndical du personnel de l’Etat et des partis, PS Vert-e-s ou Ensemble à gauche.
«Ces propositions de loi sont irresponsables. Elles mettraient en danger les prestations et les services publics qui bénéficient à l’ensemble de la population. C’est d’autant plus révoltant que les finances du canton vont très bien. Sur les dix dernières années, 8 exercices ont été bouclés sur un résultat positif! L’année 2023 s’est soldée sur un excédent de plus d’1,4 milliard de francs. Dans ce contexte, il n’y a strictement aucune raison de corseter les services publics, au point d’empêcher la délivrance de prestations», renchérissent-ils, en dénonçant une fin de la marge de manœuvre du parlement en matière de projets pour la population. «La gratuité des abonnements Unireso aux jeunes (et la semi-gratuité aux personnes retraitées) aurait été ainsi impossible à financer selon ces lois», exemplifient-ils, tout en ayant jusqu’au début mars pour récolter 4’153 signatures.