Assurance-maladie : hausse massive des primes

Droits devant • La traditionnelle hausse automnale des primes de l’assurance-maladie sera massive. En attendant l’instauration d’une assurance publique et de primes fixées en fonction du revenu, un aide-mémoire pour essayer de sauver les meubles. (Par Paola Stanic)

Recourir aux franchises peut être une fausse bonne idée. DR

Chaque année, les assurés comparent les primes de l’assurance de base1 pour vérifier si un changement d’assurance pourrait diminuer les dégâts. Pour ce faire, les comparateurs de primes non lucratifs sont les plus fiables, par exemple celui de la FRC ou priminfo.ch de la Confédération. Attention, il vaut parfois la peine de ne pas assurer tous les membres de la famille auprès de la même caisse (les primes pour enfants peuvent être plus avantageuses dans une caisse et celles pour adultes dans une autre) !

Les nouvelles primes seront connues au 31 octobre au plus tard – les assuré.e.s ont jusqu’au 30 novembre pour résilier leur contrat. Attention ! La lettre recommandée doit arriver le 30 novembre au plus tard à la caisse-maladie.

Pas de changement possible s’il reste des dettes

Un cadeau de Noël empoisonné aux personnes (sur)endettées : il n’est pas possible de changer de caisse s’il reste des factures impayées ou des poursuites au 31 décembre 2022.

Faire des économies ? Oui, mais…

La loi prévoit des modèles d’assurances aux primes plus basses. Ils peuvent cacher de fausses bonnes idées. Par exemple, on peut augmenter sa franchise jusqu’à 2’500 francs par année pour les adultes et 600 francs pour les enfants. Cela signifie que si l’adulte en question tombe (même légèrement) malade et passe quelques jours à l’hôpital, il devra payer de sa poche 2’500 francs de franchise, plus 10 % de participation jusqu’à un maximum de 700 francs, donc un total de 3’200 francs ; 950 francs pour un enfant. Le budget doit pouvoir absorber ces sommes : ce type d’économies est réservé aux personnes qui ont de l’argent de côté (et une bonne santé) !

Des modèles alternatifs très différents les uns des autres

Il existe aussi des modèles alternatifs à l’assurance de base, dans lesquels les primes sont plus basses. Si les prestations restent les mêmes, car elles sont fixées dans la loi, ils imposent des obligations. Le modèle alternatif le plus courant est celui du médecin de famille : il contraint le patient à se rendre tout d’abord chez son médecin de famille, qui l’envoie ensuite éventuellement voir un spécialiste. Les modèles qui proposent de se rendre d’abord dans un réseau de soins (HMO) suivent la même logique. Dans d’autres types d’assurance, il faut téléphoner d’abord à un médecin-conseil de la caisse pour ensuite pouvoir se soigner. Les exceptions sont les cas d’urgence, les visites chez le gynécologue et l’ophtalmologue et, plus rarement, le pédiatre.

Les conditions d’accès au traitement et les sanctions lorsque la procédure n’est pas suivie diffèrent fortement d’une assurance à l’autre. Il vaut la peine de bien connaître ces règles, car ne pas les suivre peut coûter cher : certaines assurances prévoient comme sanction de ne prendre en charge que la moitié du traitement, d’autres transfèrent l’assuré dans le modèle d’assurance générale.

Demande de subsides

Enfin, les cantons ont l’obligation de mettre en place un système de subsides pour alléger le coût des primes sur les budgets les plus serrés. Les conditions d’octroi de ces subsides diffèrent d’un canton à l’autre, en particulier, certains les versent automatiquement alors que d’autres ne le font que sur demande de l’assuré.

Des questions ?

Calculateur de primes en ligne : www.priminfo.ch

Fédération romande des consommateurs : www.frc.ch

Ombudsman de l’assurance-maladie : www.om-kv.ch/fr/taches

1 Dans cet article, nous n’aborderons pas de la question des assurances complémentaires facultatives (LCA), dont la base légale et les conditions d’assurances sont tout-à-fait différentes de celles de l’assurance de base obligatoire (LAMal).