Fermeture BAT Boncourt : un gâchis

Jura • Implantée en 1814 à Boncourt par la famille Burrus d’origine alsacienne, l’usine du fabricant de cigarettes fermera et laissera 220 salariés sans emploi.

Billboard British American Tobacco At Amstelveen The Netherlands 2019

C’est en 1996 que l’entreprise, qui produit notamment les cigarettes Parisienne, change de cap. A cette date, la famille Burrus, adepte d’un capitalisme familial et paternaliste, du mécénat et fervente catholique, cède ses parts à Rothmans International, qui fusionnera par la suite avec BAT (British American Tobacco), induisant une entrée en bourse. Projet bien fumeux : « Après l’annonce de le fermeture ce 14 décembre, l’action a pris 10 % pour le bien des actionnaires », constate Lionel Maître, maire de Boncourt sur les ondes de la RTS. « Quand on voit les millions d’impôts qu’ils paient, cela veut dire qu’ils font plusieurs dizaines de millions de bénéfice », soulignait-il encore.

Dans un communiqué laconique, la direction de BAT Switzerland estime qu’après la consultation, quasi discussion alibi, avec les partenaires sociaux, soit le Groupement du personnel en collaboration avec les syndicats (Unia et Syna), elle maintiendra sa décision de transférer la production de cigarettes de Boncourt vers des usines plus grandes en Europe.

Les nombreuses pistes crédibles, documentées et chiffrées soumises à la direction pour élaborer des solutions alternatives pour maintenir l’activité industrielle n’auront pas été entendues. « Le processus de transfert sera réalisé progressivement jusqu’à la fin 2023 afin de permettre une transition en douceur pour les employés et les sous-traitants », précise cyniquement la direction. De leur côté, et après 16 rounds de discussion, les deux syndicats estiment que le plan social pour les 220 employé a pu être « considérablement amélioré ».

Maigre consolation pour les travailleurs d’une entreprise qui avait traversé les siècles.