Succession Laurent Kurth: le POP renonce à une candidature

Neuchâtel • L'élection pour le remplacement du socialiste en novembre suscite les critiques du parti et des Verts.

Fin août, le conseiller d’État neuchâtelois (PS), Laurent Kurth annonçait vouloir démissionner du gouvernement en février 2024, après onze ans de mandature. Une élections complémentaire est prévue le 24 novembre, où devraient concourir Jean-Luc Pieren sous les couleurs du Parti fédéraliste européen et le socialiste Frédéric Mairy, conseiller communal de Val-de-Ruz.

Dans un communiqué, le POP a annoncé qu’il ne lancerait pas de candidature. Tout en regrettant que «le gouvernement fasse fi de la recommandation votée par le Grand Conseil lors de la dernière session, demandant un report du scrutin», la formation dit vouloir se concentrer sur les élections fédérales du 22 octobre, échéance où il estime qu’il a de bonne chances de faire réélire son représentant au Conseil national, Denis de la Reussille. «C’est une nécessité que le POP siège sous la Coupole fédérale, afin que toutes les classes de la population y soient représentées, pour que personne ne soit oublié», souligne le président du POP, Julien Gressot. «Le chevauchement de deux campagnes électorales fédérale et cantonale ne peut que semer la confusion dans la population et justifie la méfiance de cette dernière vis-à-vis du monde politique en verrouillant la désignation de la succession du ministre socialiste», regrettent aussi les Verts du canton.

«Après une analyse approfondie de la situation et un sondage des sections locales, nous sommes arrivés à la conclusion que les conditions n’étaient pas réunies pour présenter une candidature, malgré le fait que la présence de la gauche combative au sein du gouvernement a tout son sens. Dans la configuration actuelle, les chances de succès auraient été relativement faibles tout en risquant d’affaiblir les dynamiques de gauche dans son ensemble au parlement et tout cela pour être de toute façon minoritaire dans un gouvernement de droite. De plus, nous n’avons ni les forces militantes, ni les ressources financières pour cumuler deux campagnes dans un laps de temps aussi si court et ainsi d’être en mesure de défendre sérieusement nos chances. Cette décision mûrement réfléchie est prise dans l’optique de préserver toutes nos chances pour les élections en cours et à venir», explique encore Julien Gressot.

Le parti explique aussi qu’il voudrait voir le Département des Finances et de la Santé être séparé à l’avenir. «Il apparaîtrait judicieux de séparer ces deux domaines de ce département mammouth, dont les logiques sont opposées. Il est en effet nécessaire que le domaine de la santé, qui nécessite une réforme en profondeur, soit considéré sous l’angle des politiques de proximité et d’un service public et non sous l’angle des politiques d’austérité», argumente le parti.