Les banquiers à l’école anglo-saxonne

Economie • L'Observatoire des élites suisses de l'Unil a sorti une brève étude sur les trajectoires professionnelles des banquiers en Suisse.

Intéressante étude que celle publiée par l’Observatoire des élites suisses de l’Unil et consacrée aux élites bancaires et à la transformation du capitalisme en Suisse entre 1890 et 2020. A l’aide d’une portait de 301 banquiers de haut niveau répartis sur sept années de référence (1890, 1910, 1937, 1957, 1980, 2000 et 2020), l’étude révéle les continuités et les discontinuités des principales ressources nécessaires à une carrière de banquier d’élite en Suisse à travers le temps.

Elle montre ainsi la persistance à long terme du capitalisme familial dans les banques privées (telles que Sarasin, Ehinger et Speyer à Bâle et Lombard, Hentsch et Pictet à Genève), l’érosion de l’importance d’institutions nationales telles que la formation professionnelle et l’armée de milice pour les dirigeants de la banque commerciale. L’importance de disposer d’un capital «international» ou «cosmopolite» est déjà connu tout au long du XXe siècle souligne l’étude, mais culmine deux fois au cours de cette période, dans les années 1930 et depuis les années 80, «lorsque le capitalisme a évolué vers un modèle plus libéral, plus proche de celui des pays anglo-saxons».

«Au cours des dernières décennies du vingtième siècle, de nombreux chercheurs ont observé un nombre croissant de diplômes en gestion et en économie parmi l’élite des affaires en Suisse et dans d’autres pays européens, avec une forte représentation des écoles de commerce en tant qu’établissements d’enseignement supérieur ; cela peut être considéré comme une conséquence des processus de mondialisation (Davoine & Schmid, Citation2022 ; Mach et al., Citation2016). Parallèlement, le profil de carrière de ceux que l’on appelle les « alpinistes », qui travaillent dans les entreprises allemandes et suisses, tend à décliner (Freye, Citation 2010) au profit de profils de carrière plus mobiles qui peuvent être associés à l’économie de marché libérale (LME), où les nominations de cadres sont davantage réglementées par le marché (Sluyterman & Westerhuis, Citation 2022)», souligne l’étude. Ce fait expliquant bien des choses.

.https://news.unil.ch/display/1693942423890

Sur le cas des Pays-Bas: https://www.cambridge.org/core/journals/enterprise-and-society/article/changing-role-of-ceos-in-dutch-listed-companies-19572007/4207D50EF6D2181BA1D82BABBD4A6873