Le militant climatique Nicolas Presti choisit la prison

Suisse • Pour sauver le climat, l'enseignant choisit d'aller deux mois en prison à Orbe.

Son crime? Avoir filmé deux comparses qui collaient un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur la Chancellerie de Lausanne. Pour ce fait, Nicolas Presti, enseignant et membre de l’association pour le climat, Renovate Switzerland, a été condamné à 1’800 francs d’amende. Plutôt que cette peine financière, il a choisi d’être incarcéré deux mois à la prison d’Orbe. Ce mardi 12 décembre, accompagné de 120 personnes, dont le Prix Nobel de chimie, Jacques Dubochet, il faisait son entrée en prison.

«Je n’ai pas fait opposition. J’assume mon acte et j’en assume les conséquences. La justice estime qu’un citoyen lanceur d’alerte mérite d’aller deux mois en prison. C’est un choix. C’est un signal. Pour ma part, je l’assume. C’est ma volonté de montrer publiquement les biais de la justice en matière climatique», a précisé Nicolas Presti. «De cette situation, j’en ferai un écho suffisamment grand pour mettre au centre des enjeux politiques les menaces sérieuses du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité. Les émissions de CO2 ne baissent pas et nous devons agir. Mon action n’a de sens que si vous me soutenez. A l’heure où je fais de mon emprisonnement un acte politique, d’autres lanceurs et lanceuses d’alerte se font punir bien plus sévèrement que moi. Mes pensées vont vers ces personnes», a-t-il ajouté.

Une fois par semaine, le militant s’exprimera depuis la prison pour parler de ses conditions de détention, de l’urgence climatique et de la résistance civile non-violente. Il explique déjà la situation et sa démarche dans un premier épisode de 3 minutes, à écouter sur la plateforme podigee.

Actions hivernales

Pour sa part, Renovate Switzerland promet de nouvelles action cet hiver: présence dans la rue, actions de résistance civile, collage du rapport du GIEC et autres actions non-violentes seront au rendez-vous pendant ces prochaines semaines.

Le 4 décembre, deux membres du mouvement, Selina (29 ans) et Matthieu (40 ans) avaient aspergé d’orange un bâtiment de UBS à l’aide d’un extincteur rempli de peinture avec comme objectif de dénoncer la lenteur de la rénovation thermique des bâtiments, mesure reconnue de réduction des émissions de gaz à effets de serre de la Suisse. «UBS a le pouvoir et le devoir de rénover l’immense parc immobilier qu’elle possède. Cela permettrait une réduction importante de nos émissions», a expliqué Matthieu. Une action similaire de Renovate Switzerland a également eu lieu le 20 novembre dernier sur un bâtiment d’UBS à Genève. A Berne, deux deux sympathisants de Renovate avaient aspergé le siège de la caisses de pension, Publica.

Le podcast de Nicolas Presti: https://nikoko.podigee.io/1-neue-episode

Soutien et don pour Nicolas Presti https://actionnetwork.org/forms/tu-veux-soutenir-nikoko