La récente annonce, par le groupe Tamedia, d’une nouvelle restructuration d’envergure (avec la fermeture de deux imprimeries et la suppression de près de 200 postes) a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le milieu médiatique romand, et genevois en particulier. Face à cette situation, le PS réactualise un projet d’aide concrète aux médias locaux en proposant la création d’une Fondation de droit public avec un projet de loi déposé au Grand Conseil le 4 novembre.
Dotée d’un capital initial de 10 millions, cette fondation pourrait allouer 2 types d’aides: d’une part une aide à la création de nouveaux médias, d’autre part une aide à la production et la diffusion de contenus journalistiques pour des médias existants.
Un certain nombre de cautèles ont été posées (aide réservée aux médias généralistes, dont la partie rédactionnelle doit représenter au minimum 75% du contenu et dont le siège doit en principe être à Genève; interdiction du versement de dividendes durant une période de 2 à 10 ans après la perception de l’aide; etc.). Les médias gratuits, à la condition qu’ils remplissent l’ensemble de ces critères, pourraient également en bénéficier.
Afin de préserver son autonomie et son indépendance du pouvoir politique, le Conseil de fondation serait composé selon une règle des «3 tiers»: 1/3 de spécialistes des médias nommé-es par le CE; 1/3 de représentant-es de la profession nommé-es par les associations de journalistes et 1/3 de résident-es genevois-es tiré-es au sort parmi un panel de volontaires.
«Le but de cette Fondation ne serait naturellement pas de racheter les médias – ce qui risquerait de mener à terme à une nouvelle concentration problématique des titres – mais bien de leur offrir un soutien financier suffisant pour assurer leur pérennité, et par là même garantir l’existence et la sauvegarde d’une presse locale plurielle, libre et indépendante», précise le PS dans un communiqué.