Le conflit meurtrier s’amplifie

Proche-Orient • Les combats se poursuivent entre le Hamas et l'armée israélienne. À Gaza, les bombes israéliennes font des ravages. (par Pablo Hijar et Iker Gonzalez Izagirre, paru dans Arainfo)

Ce samedi, la résistance palestinienne du Hamas a surpris l’Etat israélien avec une opération militaire qui a infiltré des combattants dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza. Parmi celles-ci, 13 villes, des postes frontières, et au moins un poste militaire. Selon certaines informations, les partisans du Hamas ont réussi à libérer des prisonniers palestiniens de la prison d’Ashkelon.

L’opération, baptisée «Tempête d’Al Aqsa», comprenait le tir de plusieurs milliers de roquettes «qassam» lancées à la main depuis Gaza. Malgré leur faible efficacité opérationnelle, elles ont déclenché des alarmes antiaériennes sur une grande partie du sud et du centre de la zone palestinienne occupée par Israël après sept décennies d’expansion coloniale. Tel-Aviv elle-même a subi divers impacts. Il s’agit sans aucun doute de l’action armée la plus importante  menée par la résistance palestinienne contre l’occupation coloniale au cours des dernières décennies.

Les combats se poursuivent depuis les premières heures du dimanche matin dans plusieurs des localités infiltrées ou reprises par les combattants des factions palestiniennes, comme l’attestent les informations de la chaîne israélienne Channel 12 et reprises par le média indépendant spécialisé dans la politique internationale Déchiffrer la guerre (1). Diverses vidéos ont été diffusées sur les efforts de l’armée coloniale pour reprendre le contrôle des enclaves, et la destruction du poste de police de Sderot témoigne des affrontements sanglants.

Au cours de la nuit et tôt le matin (samedi et dimanche), des rapports ont fait état de l’utilisation de l’artillerie et des missiles israéliens pour intercepter les fournitures fraîches que les milices palestiniennes tentent d’apporter dans les zones de combat. Cela n’a pas empêché les milices palestiniennes de poursuivre leurs opérations au-delà de la barrière de Gaza. Un rapport fait état de la mort de 15 Israéliens tôt dimanche matin à Ashkelon.

Le bilan provisoire, mis à jour dimanche par les autorités israéliennes, est de 700 personnes tuées, à la fois dans les combats et par les tirs de roquettes en provenance de Gaza. En outre, plus de 2’400 personnes ont été blessées à des degrés divers de gravité. Preuve de la gravité des combats, l’État israélien a décidé de commencer à évacuer toutes les villes proches de la bande de Gaza.

Capture d’otages israéliens

Tant les factions palestiniennes que les différents rapports de la presse israélienne semblent s’accorder sur le fait que les premières ont capturé au moins une centaine de personnes, parmi lesquelles des militaires, des colons et des civils. Samedi, une vidéo a été diffusée montrant des soldats israéliens sous le contrôle de milices après leur prise d’installations militaires de l’État sioniste. Des témoignages en vidéo de la capture de citoyens israéliens emmenés dans la bande de Gaza ont également été diffusés. Certaines de ces images étaient choquantes par leur crudité.

Parmi les militaires capturés, les factions palestiniennes ont rapporté que le général de brigade Nimrod Aloni en faisait partie. Il convient de noter que cette information n’a pas été confirmée par les autorités sionistes. Au cours des hostilités, le colonel israélien Jonathan Steinberg a été tué, ce qui a été confirmé.

La prise d’otages est une pierre angulaire de l’opération, car elle permettrait vraisemblablement d’envisager des négociations ou des échanges impliquant la libération d’une partie des quelque 5’000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes (dont 300 enfants).

Le Hezbollah pourrait ouvrir un nouveau front au nord

La milice libanaise a annoncé une attaque d’artillerie contre plusieurs installations militaires israéliennes. Parmi celles-ci, il semble qu’une installation radar ait été touchée sur les hauteurs de la zone connue sous le nom de fermes de Shebaa, sur le plateau du Golan, territoire syrien illégalement occupé par Israël.

La tension dans la région a incité les autorités sionistes à conseiller l’évacuation de la ville septentrionale de Metula, très proche de la frontière libanaise. L’armée israélienne a réagi en attaquant des positions présumées du Hezbollah et la ville libanaise de Kafr Shuba.

Par ailleurs, un policier égyptien a ouvert le feu sur un bus de touristes israéliens à Alexandrie. L’attaque aurait fait au moins deux morts.

Alors que les attaques indiscriminées de l’armée sioniste sur Gaza se poursuivent, le Premier ministre de l’entité coloniale Benjamin Netanyahu est réapparu sur la scène dans un discours à la nation en fin de soirée pour encourager l’exode de la population palestinienne de Gaza, sur un ton extrêmement menaçant. «Tous les endroits où le Hamas est organisé, cette ville du mal, tous les endroits où le Hamas se cache et opère, nous les transformerons en villes en ruines. Aux habitants de Gaza, je dis: sortez de là maintenant, parce que nous allons agir partout et avec toutes les forces», a-t-il déclaré.

Jusqu’à présent, l’offensive aérienne israélienne, répétée et intensive, a fait au moins 500 morts palestiniens selon le ministère de la santé de Gaza, dont 91 enfants, auxquels il faut ajouter près de 3’000 blessés, dont 244 mineurs. Neuf enfants palestiniens figurent parmi les victimes d’une frappe aérienne israélienne dans le sud de la bande de Gaza, selon le Times of Gaza. Par ailleurs, Médecins Sans Frontières a dénoncé l’attaque israélienne à la bombe contre l’hôpital Nasser dans le sud de Gaza, tuant une infirmière et un ambulancier. En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, 14 autres Palestiniens ont été tués.

Par ailleurs, Isabel Perez, journaliste aragonaise, collaboratrice du journal AraInfo, a rapporté qu’au moins 20’363 personnes déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza étaient hébergées dans 44 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans toutes les régions de la bande de Gaza, à l’exception de Khan Younis, à 18 heures samedi. L’organisation onusienne a indiqué que la distribution de nourriture est suspendue: 112’759 familles (soit 541’640 personnes) n’ont plus reçu d’aide alimentaire.

Texte original sur https://arainfo.org/israel-responde-con-ataques-indiscriminados-a-la-infraestructura-civil-en-gaza/

(1) https://www.descifrandolaguerra.es